Bagne de Guyane: Histoire

Histoire du Bagne de Guyane

 

Avec la collaboration de J.P. Baucheron - Josette GL - Marielle Thouvenin - Paul Jadin - Sylvain Sankalé - Philippe P.L. de Ladebat - Gilbert et Marcel Gonthier – Michel Moracchini – Denis Vuillaume - Paul Jadin

 
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Après un long voyage, trois semaines ou plus, dans leurs cages, malades du mal de mer et sans hygiène, la chaleur humide de l'atmosphère, annonce enfin l'arrivée des condamnés. Après avoir accosté, un médecin vient à bord et, après s'être assuré qu'aucune maladie contagieuse était présente, le gouverneur, accueille alors les nouveaux arrivants.

Les relégués reconnaissables à leurs chapeaux de feutre, débarquent les premiers, pour être aussitôt convoyés généralement sur un chaland en direction du camp de St Jean. Les condamnés aux travaux forcés les suivent, et convoyés vers le camp dans les bâtiments où ils passeraient leur première nuit de déportation on leur sert un repas composé de riz.

Le lendemain, les "porte-clefs", condamnés à qui ont donnait la charge d'ouvrir et fermer les cellules, déverrouillent les portes des anciens, puis, les distributions des corvées effectuées, c'est au tour des nouveaux arrivants d'être conduit à la visite médicale, puis au magasin d'habillement, là, il leur est distribué leur tenue: Un chapeau de paille, une vareuse, et le célèbre pantalon de toile rayé rouge. Chaque vêtement porte à l'encre indélébile le numéro matricule, qui sera dorénavant la seule identité du condamné.

Ensuite, les transportés subissent les formalités de mesures anthropométriques, mensuration de la tête, des oreilles, des coudes, et le relevé des empreintes digitales. (Les dix touches de piano.)

Habillés, fichés, mesurés, et suivant leurs qualifications ou capacités, ils sont dirigés vers les différents lieux de travail. Les plus instruits se voient, confiés des emplois de bureau de l'administration pénitentiaire, et pour les autres sans qualifications, ce sont les travaux dans les camps agricoles ou forestiers, ou, pour les plus chanceux, les travaux d'utilité dans la ville de St Laurent, entretien de la voirie, dockers, menuisiers

D'autres sont affectés à la garde et à l'entretien des animaux d'élevage comme au camp des Hattes à l'embouchure du fleuve Maroni. Fermé en 1868, il est réouvert en 1910, pour accueillir les malades incurables, impotents et les convalescents.

Les incorrigibles et les fortes têtes, sont envoyés à Charvein ou à Godebert. Traités comme des animaux, nus, sans avoir droit à la parole, sous la surveillance de gardiens sadiques, les condamnés sont astreint aux plus pénibles travaux. Godebert et Charvein étaient les camps les plus terribles. Peu y ont survécu.

Les relégués (Les pieds de biches), quant à eux sont séparés des autres condamnés. Ils s'agissaient d'individus qui avaient purgé la totalité de leur peine en France, mais que la société avait décidé d'éliminer, en envoyant en Guyane pour une peine supplémentaire les vagabonds et les récidivistes, si leur état de santé le permettait. Classé en deux catégories, relégués collectifs et relégués individuels.

Les premiers, sont installés au camp de St jean, sous la coupe de l'administration pénitentiaire, ils doivent en échange, une demi-journée de travail six jours par semaine. Le reste du temps, ils sont libres, sans pour autant quitter St Jean.

Les relégués individuels, faveur admise par l'administration, au vu de leur conduite antérieure, et pouvant justifier d'un moyen d'existence individuelle, sont libres de circuler dans toute la Guyane à l'exclusion de Cayenne et des communes limitrophes avec le Brésil.

Les relégués peuvent après la sixième année de leur séjour en Guyane, obtenir l'annulation de leur peine, en formulant une demande devant le tribunal. Cette faveur, est accordée si le condamné peut justifier d'une bonne conduite, des moyens d'existence, et de bons et loyaux services rendus à la colonie. Rare sont les relégués qui réussissent à remplir ces conditions. En cas de refus, la nouvelle demande ne pouvait être présentée que trois années plus tard.

 

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